+ de réalité / pratiques contemporaines de l’abstraction

publié le 12/04/2008

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+ de réalité

du 11 avril 2008 au 8 juin 2008

Hangar à bananes, Quai des Antiles, Île de Nantes

exposition du 11 avril au 8 juin 2008 (entrée libre)
mardi - jeudi - vendredi - samedi et dimanche : 13h - 20h
mercredi : 15h - 22h
exposition fermée les 1er et 8 mai

une recherche

Le groupe de recherche sur les abstractions de l’école des beaux-arts de Nantes, constitué de Jean- Gabriel Coignet, Claire-Jeanne Jézéquel, Pierre Mabille, Véronique Verstraete et deux artistes associés : Erwan Ballan et Nicolas Chardon, a commencé cette recherche en janvier 2006.

Dans ce cadre, nous avons rencontré un certain nombre d’artistes et de responsables de lieux et commissaires d’expositions, historiens ou critiques d’art Jean Lauxerois, François Perrodin, Olivier Mosset, Karina Bisch, Suzanna Fritscher, Olivier Nerry, Sylvie Comparo, Antoine Perrot, Dominique de Varine, Miquel Mont, Sylvie Fanchon, Gyan Panchal, Michèle Martel, Philippe Richard, Éric de Chassey, Vincent Pécoil, Yann Chateigné, Julien Fronsacq, Christian Floquet...

Rassembler nos interrogations sur ce qui fonde les œuvres que l’on dit abstraites, tel était l’objet de départ de ce projet. Sans rechercher l’exhaustivité, la capillarité fut en quelque sorte la forme qu’a prise nos discussions, chaque rencontre ou thématique nous renvoyant à d’autres contextes, d’autres œuvres, d’autres questionnements.
Pourquoi l’abstraction plutôt qu’autre chose ? Pourquoi l’abstraction plutôt que rien ? Et quel usage en faisons-nous ?
Comment considérons-nous aujourd’hui la dimension utopique, la valeur de manifeste, qui constitue la charge historique de l’abstraction, fondamentalement liée aux siècle et portée par l’engagement des artistes, dont les œuvres entendaient dialoguer avec les sociétés auxquelles ils appartenaient ?
Qu’en est-il du rapport au réel, dans le cas des œuvres dites abstraites ? Et quel est le contenu d’une œuvre qui se place hors de l’image et du récit ?
Et si au contraire, admettant que l’art abstrait soit devenu un formalisme, l’on en reprend ses signes distinctifs, ses « emblèmes », comment le faire en dépassant la dimension simpliste du collage citationnel ?

une attitude

Face aux nombreuses questions posées par cette thématique commune, nous avons défini des axes de recherche de manière pragmatique, en écho à ce que chacun de nous développe dans son travail. Notre méthode a été de donner forme à une attitude, qui adopte « le parti-pris des choses », en nous tournant vers les réponses concrètes que proposent la pratique
et la fréquentation réelle des œuvres.

L’impossible définition artistique de l’abstraction aujourd’hui fut un constat que nous n’avons pas cherché à contredire. Nous avons en revanche tenté d’en dégager quelques conséquences, fut-ce pour les nuancer : le thème de l’abstraction fossilisée dans ses formes historiques, et fatalement condamnée à se recycler elle-même, fut par exemple âprement discuté. Mais si la conscience aiguë des enjeux historiques est un trait partagé par tous les artistes avec qui nous avons dialogué, nous avons également constaté que la relation au monde et à l’histoire que manifestent leurs œuvres est infiniment plus subtile et complexe. Selon le discours critique le plus répandu sur les œuvres abstraites contemporaines, la dimension utopique semble aujourd’hui éteinte (de l’utopie positive du « nouvel art » à celle, négative, du dernier tableau). Dans l’impossibilité d’assumer encore un quelconque contenu politique à l’époque où « nous devons désormais apprendre à ne plus espérer » (M. Foucault), l’art abstrait, dont les occurrences contemporaines sont cependant si nombreuses, sans pour autant pouvoir être rassemblées sous une seule et même bannière, ne serait-il plus alors qu’un formalisme parmi d’autres ? C’est cette dichotomie utopie-formalisme que nous souhaitons interroger, en interrogeant les artistes eux-mêmes, en repartant de leurs œuvres.

Historiquement l’abstraction s’est définie en grande partie contre l’image. Aujourd’hui il s’agirait pour nous de résister à ce que l’écrivain Claudio Magris nomme un « nouveau classicisme » : la société du spectacle devenue l’unique dimension d’un monde entièrement pris sous le signe du simulacre. L’abstraction, étymologiquement, renvoie à l’acte d’isoler, de séparer, de distinguer. Ces termes, activés dans les œuvres abstraites contredisent la nostalgie de la totalité qui transparaît au cœur de ce « nouveau classicisme ». Il s’agirait d’un retrait, d’un pas de côté, qui paradoxalement constituerait les bases d’un engagement radical.

Extrait de la présentation de l’exposition

Artistes exposés :

John Armleder, Richard Artschwager, Erwan Ballan, Elisabeth Ballet, Cécile Bart, John Beech, Jean-Pierre Bertrand, Karina Bisch, Claude Briand-Picard, Pierre Buraglio, Pedro Cabrita Reis, Nicolas Chardon, Jean-Gabriel Coignet, Stephen Dean, Noël Dolla, Helmut Dorner, Sylvie Fanchon, Dominique Figarella, Roland Flexner, Susanna Fritscher, Wade Guyton, James Hyde, Shirley Jaffe, Claire-Jeanne Jézéquel, Donald Judd, Jan Kämmerling, Zilvinas Kempinas, Willi Kopf, Laura Lamiel, Renée Levi, Pierre Mabille, Rita McBride, John McCracken, Olivier Michel, Richard Monnier, Miquel Mont, François Morellet, Olivier Mosset, Olivier Nerry, Gyan Panchal, François Perrodin, Antoine Perrot, Falke Pisano, Evariste Richer, Philippe Richard, Gerwald Rockenschaub, Peter Soriano, Katja Strunz, Richard Tuttle, Günter Umberg, Elisabeth Vary, Claude Viallat, Michel Verjux, Véronique Verstraete et Frédéric Kahn, Franz Erhard Walther, Marthe Wery, Jens Wolf, Christopher Wool, Heimo Zobernig.

documents

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Dépliant de l’exposition. fichier PDF – 908.1 ko

12 avril 2008

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